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Littérature futuriste

28 mai 2018

Chapitre_1

Passenger.

 

   J’étais le numéro soixante-huit dans la file pour entrer dans un des bus du réseau Passenger. Le Passenger. Un réseau électronique immense qui nous permettait de voyager partout en ville. Les lumières intenses des trains, des taxis et des bus défilaient devant mes yeux à toute vitesse. Chacun d’eux portait un large numéro rouge sur le devant. Au total, le réseau comptait plus de dix milles trains, bus, taxis, drones et motos automatiques. Une quantité incontrôlable de véhicules mécanisés envahissait l’espace. Du haut des longs bâtiments on pouvait apercevoir la fine membrane bleutée qui entourait la métropole. Notre belle et puissante métropole. Cette fine membrane communément appelée Le Portail.

Un portail pour quoi? m’amusais-je. Des rapaces affamés?  

“Mademoiselle.”

Je sursautai et me précipitai vers l’entrée du bus. Un agent pressa méticuleusement un petit appareil électronique sur ma paume afin de scanner mon code de reconnaissance. Ce code nous avait été gravé dans la peau à notre naissance.

“Benigna Galla?”

“Non.” marmonnai-je sarcastiquement.

Nos codes de reconnaissances indiquaient automatiquement notre identité. Il savait qui j’étais, sa petite machine ridicule venait de lui dire. Il plissa le front et les yeux. Cet homme, âgé d’une cinquantaine, était tout simplement laid. Il n’y avait rien de gracieux sur son visage ridé et froid. Je lui lançai un dernier sourire avant de rentrer dans le bus.

Je sortis un sachet de petits biscuits salés de mon sac lorsque le garde détourna le regard. Il était interdit de manger dans les moyens de transport, ce que je trouvais absurde. Bien-sûr, tous les jeunes de mon âge ne respectaient pas cette stupide règle. Au fond du bus, un jeune garçon me fit un clin d'oeil lorsqu’il me vit mâcher goulûment, l’air de dire “Hé, t’inquiète, je t’ai vu mais je ne dirais rien, ma belle”.

Le bus s’apprêtait à partir lorsqu’une dame, grande, mince et élégante se précipita entre les portes. Elle avait de longs cheveux blond vénitien et de grosses lèvres pulpeuses rouges. Elle portait un tailleur et de petites chaussures noires plates. Le car était presque vide et pourtant, essoufflée, elle décida de s’asseoir à mes côtés. Elle me lança un regard comme pour attirer mon attention, mais je fis mine de l’ignorer. Je n’étais pas d’humeur à sympathiser. D’ailleurs, ici, personne ne sympathisait jamais. Ici, on nous apprenait à se méfier des autres. Car les autres impliquaient automatiquement un certain danger. Le danger de l’inconnu et de l'imprévisible. Pourtant, ici, nous nous ressemblions tous.

Je devais aussi suivre des formations, chaques jours, et je prenais le même train, encore et encore. Ces formations nous enseignait le français, les sciences, les mathématiques et l’histoire. Cette histoire, notre histoire, qui commençait il y a seulement 150 ans, lorsque le Gouvernement avait décidé d’irradier le terrorisme et la violence. Il avait décidé de créer deux peuples parallèles : les Libertas et les Novas. Nous, nous étions libertas. Nous étions les gentils, les gens à “faible risque d’être dangereux”; les novas, quand à eux, étaient décrits comme des animaux sauvages qui ne se nourrissaient que du sang des autres. On nous racontait que parfois, ils s’entre-tuaient pour un morceau de pain, certains étaient même devenu cannibal à cause de la sècheresse et de leurs maladies incurables, qui les rendaient fous. Toutes les histoires d’horreur étaient vraies. Ils utilisaient des armes à feu et des couteaux pour se défendre. Nous étions en sécurité ici, et ce portail était la seule chose qui nous assurait protection et quiétude. Ils semblaient être les ‘rapaces affamés’ qui n’hésiteraient pas à tous nous décapiter pour se venger. Ici, nous n’avions ni armes ni violence… Depuis des années, ils tentaient de nous éliminer. Il fallait les haïr. Inconsciemment, j’avais grandi en les haïssant aussi.

Je me surpris à répéter mécaniquement ce que le formateur nous avait obligé à étudier.

Du coin de l’oeil, je remarquai l’insistance avec laquelle la dame scrutait mon visage.

“Je peux vous aider?” articulai-je poliment.

“Non, non, mais je me demandais si tu avais encore quelques-uns de ces biscuits?”

Sa voix était faussement mielleuse, presque agressive. Je reculai instinctivement et lançai un regard furtif en direction de l’agent qui avait contrôlé mon poignet.

“Non, désolé.”

La dame secoua ses cheveux.

“Ah, pourtant j’aurais juré…” continua-t-elle.

“Oui et bien non, désolé.”

Un froid s’installa entre nous.

Je me levai pour changer de place mais la femme m’empoigna et me força à me rasseoir. La surprise sur mon visage l’amusa. Elle se mit à rire bruyamment. Si bruyamment que le garçon au fond du bus m'interrogea du regard. Il se releva légèrement, il semblait prêt à intervenir si elle ne se taisait pas. L’agent ne se retourna même pas. Était-il sourd? J’allais l’appeler lorsque je sentis une petite pointe sur ma hanche droite. Le visage de la dame se ternit. Je pivotai lentement pour lui faire face et la pointe effleurait maintenant mon estomac. Je scrutai furtivement les différents visages qui m’entouraient et tentai de chercher refuge dans l’un d’eux. Mais je n’étais qu’une simple ombre, un amas d’organes, identique à tous les autres.

Un couteau était pointé sur moi. Et personne ne semblait broncher. Je devais peut-être hurler et me débattre. Mais plus je bougeai, plus la lame s’enfonçait. Et si je mourais, là, maintenant?

Finalement, la dame écarta les lèvres pour dévoiler un sourire. Elle me fixa quelques instants avant de ranger le couteau dans sa manche. Elle tendit alors sa paume vers moi et dévoila un bout de ce qui me semblait être un tatouage. Je laissai échapper un léger sifflement. Mon corps était meurtri. Un tatouage. Personne ne portait de tatouage à Terra Liberta.

La dame posa doucement son doigt sur ses grosses lèvres, puis sur les miennes. Sa peau avait un goût amer. Je sentais cette acidité descendre doucement dans ma gorge, comme si elle m’avait transmise un secret que je ne pouvais jamais révéler, un secret empoisonné et mortel. Et ce poison était en train de prendre possession de mon corps.

Tout à coup, le bus s’arrêta. Je n’étais pas censée descendre ici. Mais pour une raison inconnue, la dame s’écarta pour me laissé passer. Le chauffeur annonça l’arrêt. Sans plus attendre, je me déplaçai vers la sortie. Les portes se refermèrent rapidement derrière moi. Je poussai alors un cri de soulagement. Je soulevai mon t-shirt et tatai mon ventre à la recherche d’une blessure. Ma respiration était saccadée et j’avais la vue trouble. Comment était-elle rentrée? Etait-elle réellement une nova? Allaient-ils prendre le contrôle de notre métropole? Je devenais peut-être folle, j’avais peut-être tout rêvé. Je n’avais jamais été du genre rationnelle. Ou mes biscuits étaient possiblement périmés. Il était impossible de détruire ou désactivé le portail, nous l’aurions vu. Les agents seraient déjà en train de placer la ville sous protection. On entendrait des bombardements et des hurlements. Du feu sortirait déjà des maisons. Les novas avaient peut-être un autre plan. Allaient-ils attendre que la nuit tombe pour nous prendre par surprise? Ce serait stupide, nous doublons la garde durant la nuit. Aux abords du portail, des agents sont placés en force lorsque la nuit tombe. C’est ce que notre formateur nous avait assuré…

Je serrai les poings et lançai violemment mon sac sur la route.

Je n’avais rien dit à l’agent du bus.

Si un agent du Gouvernement l’apprenait, j’allais être envoyée dans le centre de correction comportemental pour une durée minimum de trois mois. Ils allaient m’injecter des produits qui allaient me faire perdre la tête. Mais je ne pouvais pas abandonner mes parents. Je courus rapidement vers la cabine téléphonique la plus proche. Je n’étais jamais venue dans ce coin de la ville. Pourtant, ce quartier ressemblait au mien, ainsi qu’à tous les autres. J’avais l’impression d’être déjà chez moi. Au loin, je distinguai la petite machine électronique qui allait me permettre de joindre le Centre des Communications d’Urgence. Mes pas résonnaient sur les pavés tel l’écho dans une grotte.

Veuillez introduire votre code d’identification.” demanda la machine.

“Code : Cbis 319, delta 330. Motif : j’aimerais reporter un problème.”

Code d’identification validé. Vous pouvez passer votre appel.”

Je patientai quelques secondes.

“CCU bonjour.”

Mon sang se glaça. Un sentiment de culpabilité m’envahit. J’étais incapable de réfléchir correctement. Ma respiration s’accéléra. Je scrutai les différents bâtiments qui m’entouraient, ils étaient plus haut les uns que les autres. Je me sentis infime devant cette immensité qui nous encerclait. Je n’étais qu’un insecte, insignifiant. Le bourdonnement du moteur d’un drône me fis sursauter. Il passa juste au dessus de moi, descendit de quelques mètres avant de scanner les rues. Une cabine de police automatique - il n’y avait pas de pilote - s’arrêtait aussi devant chacune des maisons afin de vérifier les codes d’identification de celles-ci. Pour la première fois, j’avais l’impression d’être observée. Et instinctivement, je reculai d’un pas.

Processus d’appel, désactivé.”

“Non, non!” m’énervai-je.

Je répétai alors le processus d’identification.

“CCU bonjour.”

“J’ai apperçu une nova, mais je ne suis pas sûre, elle...elle avait un tatouage et… une arme, oui, elle a pointé son couteau vers moi et-”

Votre message est enregistré. Il sera traité dans les plus brefs délais.”

“Quoi!? Mais non, c’est une urgence!”

J’enfonçai mon poing dans la machine et frappai plusieurs fois.

“C’est une urgence!” hurlai-je à nouveau.

Un drône descendit en trombe du ciel pour se poster en face de moi. Le bruit sourd que faisait ses hélices m’obligea à couvrir les oreilles.

“Veuillez-vous calmez”, dit une voix robotique, “où nous appellerons la sécurité.”

Je pensai alors au centre de correction comportemental et posai une main contre ma poitrine afin de contrôler ma respiration. La machine scanna mon corps, je sentis les petites ondes circuler dans mes veines. Il contrôla ma respiration et mes pulsations. Le drône resta en face de moi encore quelques minutes avant de finir par s’envoler. Je fixai les maisons, unes à unes. Les petites fenêtres et les portes de chacunes des habitations semblaient se dessiner pour former des visages. Elles aussi, elles m’observaient.

Pourquoi avais-je reculé?

Cette question me glaça le sang. Il me fallut plusieurs longues et interminables minutes pour me rendre compte que je n’avais pas bougé depuis tout à l’heure.

J’avais hésité.

 

 

   Devant chacunes des maisons il y avait un portique en métal blanc. Ces maisons étaient toutes identiques : rectangulaires, de taille moyenne, écartées chacune par une même distance, grises et faites de briques. Le ciel avait commencé à se ternir. De gros nuages donnaient un aspect ombré à l’atmosphère, ils se mélangeaient aux quelques couleurs chaudes du soleil qui dispersait encore un peu de sa lumière. On eût dit un tableau tout droit sorti d’un musée. Je restai là, à contempler le spectacle qui s’offrait à moi. Mais une goutte d’eau finit par s’écraser sur mon nez et l’air s’alourdit. Le dôme s’apprêtait à gronder. Une légère brise vint me caresser le visage, j’eus à peine le temps de recommencer à marcher qu’un torrent de pluie s’abattit sur notre ville. En quelques secondes à peine, les rues paraissaient déjà inondées.

En un instant, tout avait changé. Les rues calmes étaient devenues le lit des larmes des cieux. Et cette lumière solaire s’était enfouie. Comme en quelques instants, une dame avait essayé de me poignarder. Et en un instant, j’avais hésité à appeler le service d’urgence. Pourquoi?

Je secouai activement la tête pour chasser ces pensées et je traversai la route. La pluie dégoulinait sur mon visage et mes cheveux, à présent, je trottinais. Je pouvais apercevoir ma maison d’ici. Je pensais déjà aux questions pressantes de ma mère et aux hurlements incessant de mon père. Ils se disputaient sans arrêt et ils se détestaient tellement. Parfois, j’avais l’impression qu’ils me détestaient aussi. Ma mère était du genre aventurière et arrogante. Mon père, quant à lui, préférait les jeux de société, l’art, la musique et l’écriture. Il était de nature calme et doux. Ils ne s’étaient jamais apporté ce dont ils rêvaient mutuellement. Peut-être avaient-ils tout simplement imaginé que chacun d’eux changerait un jour. Ou peut-être avaient-ils été lié par un destin fatal et détestable lorsque ma mère est tombée enceinte.

Mais je les aimais, malgré ça.

Avec ferveur, j’approchai le portique de ma maison. La lumière de la cuisine était éteinte. Mais quelle heure était-il?

“Code : Cbis 319, delta 330.” murmurai-je.

Une lumière rouge scintilla. Je fronçai les sourcils. Avais-je mal prononcé mon code d’identification?

“Code : Cbis 319, delta 330.” articulai-je méticuleusement.

Code d’accès refusé. Veuillez procéder à la reconnaissance faciale.”

“Quoi?” m’étranglai-je. “Code : Cbis 319, delta 330.”

Je scrutai à nouveau le ciel. L’orage avait sûrement endommagé les connexions. Je fermai les yeux afin de me concentrer sur mon code d’identification. Mes parents l’avaient-ils changé? Non, ils ne pouvaient pas le faire sans l’autorisation de tous les membres de la famille. Je pinçai les lèvres et m’approchai à nouveau du portique.

“Code : Cbis 319, delta 330 !”

“Code d’accès refusé. Veuillez reculer du périmètre d’habitation. Message d'alerte dans 30 secondes.”

Comme demandé, je fis un pas en arrière et scrutai les portiques des autres maisons. La rue était vide. Aucuns taxis, aucuns bus et aucuns train ne passaient à cette heure, la nuit commençait à tomber. Les portiques étaient alimentés par un courant électrique. Au bout de la rue, je pu apercevoir une grosse boite noire.

Ça doit être ça, pensai-je.

Je courru aussi vite que possible vers la grosse boîte métallique. Mais elle était intacte, pas une égratignure, pas un coups, rien.  

“Étrange.”

Je filai alors vers la cabine d’urgence la plus proche. Au coin de chaque rue, il y en avait une. Celle-ci était généralement marquée d’une couleur chaude comme de l’orange ou du rouge. J’entrai mon numéro d’identification et celui de ma maison. L’appareil mit du temps à réagir. Je mordillai l'intérieur des joues pour m’empêcher de trembler de froid.

“Le numéro que vous tentez d’appeler n’est plus disponible.”

“Mais c’est pas possible.” soupirai-je.

Je marchai lentement au centre de la rue et inspirai profondément. Je haussai les épaules en regardant à nouveau le ciel, l’air de dire “Et bien merci, je fais quoi maintenant?”. Je finis par regagner le portique de ma maison et scrutai attentivement les fenêtres. Mais où étaient donc mes parents?

“Maman? Papa?” criai-je.

“Benigna Galla?” questionna une voix.

Je sursautai lorsqu’une ombre s’approcha lentement de moi.

“Benigna, c’est toi?”

Le visage d’un jeune garçon finit par apparaître de derrière ce rideau de pluie. Ses larges yeux bleus me dévisagèrent.

Ça dépend de qui demande?” dis-je fermement.

“C’est moi, Owel. Owel Lewis. On suit les mêmes formations.”

“Ah, oui, juste…”

Il serra ma main maladroitement, puis enfourna ses mains dans ses poches. Je n’avais jamais vu ce garçon de ma vie.

“Je peux t’aider?”

C’était la deuxième fois que je prononçais cette phrase aujourd’hui.

“Non mais-”

Je ne lui laissai pas le temps de terminer sa phrase.

“Dis moi, Owel, tu n’y connais en courants électriques?”

“Euh…”

“Je crois que l’orage à perturber les courants électriques, parce que le portique de ma maison ne reconnait plus mon code. J’ai essayé plusieurs fois et...”

Je commençai à faire les cents pas. Owel resta là, à m’observer minutieusement. Petit à petit, mon ventre se noua. Et maintenant? Allais-je devois marché jusqu’en ville, me rendre au commissariat, afin de reporter la défaillance technique?

Le garçon portait un jean et un pull à capuche troué. Il y avait quelque chose de maladroit dans sa posture, mais sa peau paraissait aussi douce que celle d’un enfant. Ses mains étaient toujours en boule dans ses poches et il semblait gêné d’être là, dans ce silence pesant qui régnait entre nous. On entendait que le bruit fracassant de la pluie sur le béton. Cet orage dégageait une odeur particulière. Et pour une raison inconnue, je me surpris à apprécier ce parfum de pierre humide et transpirante.

Le numéro que vous tentez d’appeler n’est plus disponible.”

Sale machine de merde!

“Ecoute, Owel, je vais me débrouiller, c’est gentil. Rentre chez toi maintenant.”marmonnai-je.

Je lui tournai le dos et soupirai bruyamment. Mais un bruit sourd de pneu se fit entendre. Ce que je pensais être une voiture s’approchait de nous. Remplie d’espoir, je me retournai. Peut-être étais-ce la police. La vraie police, les vrais gardes. La voiture se gara aux côté d’Owel; le bruit des pneus strident contre le trottoire me fit frissonner. Deux hommes vêtus de noir sortirent de l’auto. Ce n’était pas des gardes. Ils portaient des costumes foncé et avaient un air sérieux. Trop sérieux. Je pouvais sentir leur eau de cologne jusqu’ici. Ils semblaient sortir tout droit d’une cérémonie funèbre. Je m’apprêtai à leur parler lorsque, l’un d’eux attrapa Owel. Il poussa un petit cri. Puis, le son fut étouffé. Sa tête avait été couverte d’un sac noir.

Puis, l’un d’eux se tourna vers moi. Nous restâmes immobile quelques instants. Devais-je commencer à courir? Je me ruai vers le portique de ma maison et hurlai à nouveau mon code.

“Code : Cbis 319, delta 330.” hurlai-je. “Ouvre-toi, s’il-te-plait.”

Code d’accès refusé.”

Trop tard. Plusieurs mains m’attrapèrent le cou violemment. Je tentai de crier, de hurler, de me débattre, afin de me démêler des mains de ces hommes. Mon corps fut jeté sur le siège arrière. Je pouvais sentir le corps d’Owel s’agiter contre moi. Mais nous étions prisonniers, et cette pensée me terrifia.

 

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